Le temps d'un été by Kristan Higgins

Le temps d'un été by Kristan Higgins

Auteur:Kristan Higgins [Higgins, Kristan]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: HarperCollins
Publié: 2020-06-02T16:00:00+00:00


19

Riley

J’allais découvrir ce qui était arrivé au fils de Gigi.

Avoir seize ans avait des avantages. Qui mieux qu’un ado sait se servir d’Internet ?

Avant ça, petite précision : en fait, j’adorais Geneviève, même si elle avait fichu ma mère à la porte autrefois. Soyons réalistes, mes parents étaient complètement stupides, mais maman s’était donné du mal, ça ne faisait pas de doute. Il n’y avait qu’à voir ce que j’étais devenue : plutôt équilibrée, élève brillante, membre de l’équipe de foot du lycée, et si ces garces que je prenais pour mes meilleures amies m’avaient laissée tomber, je ne m’en portais pas plus mal.

J’assurais en disant ça, non ? La vérité, c’était qu’elles me manquaient. Beaucoup. Mais comme elles étaient avant de devenir cette meute de coyotes hurlants, pour reprendre l’expression de Gigi.

En plus, ici, j’étais entourée de vieux, mis à part mes frères qui étaient de vrais petits diables (et que j’adorais pour ça justement). Du coup, il me fallait quelque chose d’autre à faire que d’inspecter le gros orteil de Donelle pour lui dire si sa mycose de l’ongle était guérie, et de la masser avec de la pommade Vicks si ce n’était pas le cas. Je ne plaisante pas. J’avais vraiment fait ça. L’autre jour, avec Pop, on était allés pêcher, ça m’avait occupée quatre heures. Il était devenu homme à tout faire dans l’entreprise de mon père. À soixante-dix-huit ans, mon grand-père incarnait la mentalité travailleuse du Midwest.

Et, dernier point, je n’avais pas beaucoup d’occupations ici. J’y étais depuis trois semaines et, à part le voyage super génial à New York, je ne faisais que garder les deux petits diables cités plus haut, me baigner dans la piscine chauffée, parfois du yoga avec Gigi, et rassurer ma mère qui s’inquiétait pour moi. Je m’ennuyais un peu. C’était sympa de s’ennuyer au paradis, je ne me plaignais pas. La vie à Sheerwater était plutôt géniale, je ne vais pas vous mentir. Vivre dans une maison célèbre, avec une cuisinière (même mauvaise), un chauffeur (Charles était super gentil), une piscine et une vue sur l’océan, c’était littéralement incroyable.

J’avais découvert des trucs dont je ne soupçonnais même pas l’existence : un porte-serviettes chauffant pour que je n’attrape pas froid en sortant de l’énorme baignoire (encore un truc de richard !), un dressing avec des étagères tournantes, des tiroirs chauffants dans la cuisine, un garde-manger réfrigéré, un garde-manger pour l’épicerie uniquement (sait-on jamais) et un frigo juste pour le vin. En plus de la cave. Plus une cuisine d’été et un bar à côté de la piscine, parce que c’était indispensable, non ?

Chaque matin depuis notre arrivée, je ressentais la même excitation en descendant de ma chambre, comme si c’était Noël. J’aurais juste aimé que Mikayla, Jenna et Annabeth puissent voir ça. Surtout Mikayla qui s’arrangeait pour placer dans toutes les conversations que ses parents avaient plein d’argent. J’avais posté quelques trucs sur Snapchat et Instagram, histoire qu’elles voient.

J’essayais de ne pas penser à elles mais j’avais trop de temps libre.



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